
Euro de cyclisme: Pogacar, en couple c'est mieux

"Être ensemble nous fait du bien": souvent séparés pendant la saison, Tadej Pogacar et sa compagne Urska Zigart ne sont jamais aussi heureux que lorsqu'ils peuvent partager les mêmes compétitions comme c'est le cas ce week-end aux Championnats d'Europe en Drôme-Ardèche.
Venir à ces "Europe" n'avait rien d'une évidence pour le double champion du monde, habitué à tous les honneurs, car il avoue lui-même que "ce n'est pas la course la plus prestigieuse du calendrier".
Mais voilà, ces quelques jours en France lui permettent aussi de passer du temps avec sa compagne depuis six ans, Slovène et cycliste professionnelle comme lui, et qui disputera samedi la course femmes à la veille de celle des hommes.
"C'est important pour elle déjà d'être là. Elle est très motivée pour demain. Et évidemment ça m'aide aussi à venir, car on partage le voyage, nos journées, la chambre... c'est plus facile pour nous deux", explique le Slovène en recevant vendredi la presse à leur hôtel au sud de Valence, le long de l'autoroute A7.
Pendant le Tour de France, qu'il a remporté pour la quatrième fois cet été, le Slovène de 27 ans s'était plaint à plusieurs reprises d'être aussi souvent éloigné de sa compagne et du domicile qu'ils partagent à Monaco.
- Supporter de choc -
Ce facteur dicte aussi en partie son calendrier et il n'a pas caché qu'enchaîner avec le Tour d'Espagne, une autre course longue de trois semaines, ne collait pas du tout avec son envie de "passer plus de temps avec Urska".
"Si on pouvait, on irait tout le temps sur les mêmes courses, mais ce n'est évidemment pas possible. J'apprécie d'autant plus ce genre de moment" que permettent les retrouvailles sous le maillot national de la Slovénie, explique "Pogi" qui était très proche de la mère de sa compagne, décédée en 2022.
Il lui avait rendu un vibrant hommage lors de Liège-Bastogne-Liège l'année dernière.
Depuis cet été, le couple a pu partager beaucoup plus de temps ensemble. Lui s'est d'abord mué en supporter de choc au bord de la route pour aller encourager sa copine au Tour de Romandie où elle avait pris la deuxième place.
Les deux se sont ensuite rendus avec la sélection slovène au Rwanda pour les Championnats du monde où ils auront passé dix jours à s'entraîner ensemble et partager leur quotidien.
- "C'est ce qui nous fait avancer" -
"On n'a été séparés qu'une semaine depuis le Tour, lorsqu'il était au Canada (pour les GP de Québec et Montréal à la mi-septembre, Ndlr). On essaie de passer le maximum de temps ensemble. En ce moment, c'est ce qui nous fait avancer", souligne Urska Zigart qui a un an de plus que son célèbre compagnon.
"La saison est longue. Certains jours je ne trouve pas la motivation pour m'entraîner. D'autres jours, c'est lui. Alors on s'encourage mutuellement et on se pousse à y aller. Être ensemble nous fait aussi garder les pieds sur terre. Ça nous fait du bien à tous les deux", ajoute la coureuse de l'équipe AG Insurance Soudal qui visera au moins un Top 10 samedi.
Pogacar, lui, n'est là que pour la victoire dimanche face à Jonas Vingegaard et Remco Evenepoel dans ce Championnat d'Europe le plus relevé depuis sa création en 1995.
L'année dernière, il s'était fâché tout rouge lorsque sa compagne n'avait pas été sélectionnée pour les JO de Paris sur fond de conflit avec la Fédération. Initialement retenu, il avait lui-même fini par renoncer.
Cette fois, ils sont bien là tous les deux et Pogacar, tellement las à la fin du Tour, paraît même particulièrement détendu: "Le voyage depuis le Rwanda a été long et on n'est passés que rapidement à la maison. Mais je me sens vraiment bien."
Z.Garcia--PS