
Pays basque: Pierre-Édouard Stérin porte plainte après l'intrusion de militants dans sa villa

Le milliardaire conservateur Pierre-Édouard Stérin a porté plainte pour violation de domicile, vendredi, après l'intrusion de manifestants sur les balcons de sa villa à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques), mise en vente pour 15,9 millions d'euros, a annoncé son avocat.
Jeudi, des militants de la gauche indépendantiste basque avaient dénoncé le prix réclamé pour cette ancienne maison de la Marine, dite villa Ugaina, achetée aux enchères pour 6 millions d'euros en 2022.
Deux banderoles, dont une indiquant "L'extrême droite spécule au Pays Basque", ont été déployées sur la façade qui donne sur la plage. "On voulait alerter sur cette bascule immobilière ubuesque, qui montre que la spéculation n'a aucune limite", a déclaré à l'AFP Hugo-Luc Maillos, élu d'opposition, présent lors de cette action.
"Des imputations mensongères" pour Pierre-Édouard Stérin, "particulièrement choqué de constater que cette action préméditée et revendiquée par un parti d'extrême gauche basque a notamment été menée par un conseiller municipal et une collaboratrice parlementaire, au mépris des lois de la République", écrit son avocat, Me Louis Cailliez, dans un communiqué.
"Peut-on parler de spéculation sur un bien aussi exceptionnel (...) classé dans une zone du site patrimonial remarquable, ce qui impose des contraintes fortes en matière d'urbanisme et de rénovation ?", a réagi le maire de Saint-Jean-de-Luz, Jean-François Irigoyen (DVD), sollicité par l'AFP.
La commune avait proposé à l'État de racheter la villa en 2022 pour un montant inférieur à sa mise à prix (3,7 millions d'euros), avec un projet d'habitat collectif "dont une grande partie d'appartements sociaux", a rappelé l'élu. Mais le milliardaire en avait offert six millions.
Après "d'importants travaux de rénovation et d'agrandissement", pour six millions d'euros selon le maire, "le prix de vente a été fixé par son propriétaire à 15,9 M EUR et c'est la loi de l'offre et de la demande qui régulera l'ensemble", a conclu l'édile.
"On nous vend un marché qui se régule tout seul mais la preuve que non", rétorque Hugo-Luc Maillos, plaidant pour un "encadrement des prix de vente de l'immobilier". Le difficile accès au logement sur le littoral est régulièrement dénoncé par les militants basques.
"Vous pensez que j'ai envie de conserver à long terme une maison dont les militants radicaux de la gauche et de l'extrême gauche ont l'adresse ?", avait déclaré M. Stérin au Nouvel Obs, qui avait dévoilé la mise en vente courant septembre.
O.Bruneau--PS