
Frappes américaines et israéliennes au Yémen après un tir sur le principal aéroport israélien

Les Houthis ont annoncé lundi que des frappes américaines et israéliennes avaient visé Sanaa, la capitale du Yémen, et Hodeida, dans l'ouest du pays, au lendemain d'un tir de missile sur le principal aéroport d'Israël revendiqué par les rebelles yéménites.
Un responsable israélien a confirmé à l'AFP que son pays avait mené des frappes aériennes au Yémen, peu après l'annonce par les Houthis de frappes "américano-israéliennes" à Hodeida.
Dimanche, un missile tiré par les Houthis avait frappé directement pour la première fois à l'intérieur du périmètre de l'aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, selon l'armée israélienne. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait promis de riposter contre les Houthis et contre l'Iran, leur allié.
Principal soutien d'Israël, les Etats-Unis ont intensifié leurs attaques contre les Houthis depuis le retour de Donald Trump en janvier à la Maison Blanche.
Les rebelles ont affirmé qu'une dizaine de frappes américaines avaient visé lundi avant l'aube Sanaa, aux mains des Houthis qui contrôlent de larges pans du Yémen.
Seize personnes ont été blessées, a déclaré l'agence de presse des rebelles, Saba.
La télévision des rebelles, Al-Masirah, a annoncé plus tard que trois autres frappes avaient visé Sanaa et sept autres le gouvernorat d'Al-Jawf, dans le nord.
En début de soirée, Al-Masirah a dénoncé "une agression américano-israélienne", faisant état de "six frappes contre le port de Hodeida" ainsi que d'autres attaques sur le district de Bajil, dans le même gouvernorat contrôlé par les rebelles.
- Attaque inédite -
Affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens, les Houthis ont revendiqué des dizaines d'attaques de missiles et de drones contre Israël, situé à plus de 1.800 kilomètres du Yémen, depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza.
La quasi-totalité des tirs ont été interceptés par l'armée israélienne.
Ils ont aussi multiplié les attaques contre des navires qu'ils estiment liés à Israël au large du Yémen.
Dimanche, les Houthis ont revendiqué une attaque inédite contre l'aéroport Ben Gourion, menée "avec un missile balistique hypersonique qui a atteint sa cible avec succès".
Les rebelles ont affirmé qu'ils "s'efforceront d'imposer un blocus aérien total à l'ennemi israélien en frappant de manière répétée les aéroports (...) plus particulièrement l'aéroport Ben Gourion", où le trafic aérien a été brièvement interrompu dimanche.
Selon un photographe de l'AFP, le missile est tombé dans une zone plantée d'arbres à côté d'une bretelle d'accès aux parkings du terminal 3. Les secours ont fait état de six blessés légers.
- "Beaucoup de boums" -
Benjamin Netanyahu a promis de riposter à cette attaque, alors qu'Israël a mené ces derniers mois plusieurs frappes contre des cibles stratégiques des Houthis au Yémen.
"Nous avons agi contre eux par le passé et nous agirons dans l'avenir mais je ne peux pas détailler (...) ça ne se passera pas en +un seul boum+ mais il y aura +beaucoup de boums+", a-t-il averti.
"Les attaques des Houthis émanent de l'Iran. Israël répondra à (cette) attaque des Houthis (...) en temps voulu et en un lieu choisi par nous, à leurs maîtres terroristes iraniens", a-t-il ajouté.
L'Iran a nié lundi avoir aidé les Houthis pour cette attaque, parlant d'une "décision indépendante menée en solidarité" avec les Palestiniens, selon le ministère des Affaires étrangères.
Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, a accusé lundi Israël de vouloir entraîner les Etats-Unis dans une "catastrophe" au Moyen-Orient.
"Le soutien MORTEL au génocide de Netanyahu à Gaza et la guerre menée au nom de Netanyahu au Yémen n'ont RIEN apporté au peuple américain", a estimé M. Araghchi sur X, mettant en garde contre "TOUTE erreur à l'encontre de l'Iran".
Le cabinet de sécurité israélien a approuvé lundi une extension des opérations militaires visant à la "conquête" de la bande de Gaza, après la mobilisation de dizaines de milliers de réservistes.
L'objectif affiché par le gouvernement est toujours de "vaincre" le Hamas, qui a déclenché la guerre avec son attaque sans précédent du 7 octobre 2023, et de "ramener les otages" enlevés ce jour-là.
C.Blanc--PS