
Wall Street termine en baisse, minée par les banques régionales et la Chine

La Bourse de New York s'est repliée jeudi, s'inquiétant quelque peu de la stabilité financière des banques régionales américaines, mais aussi de l'avenir des relations commerciales américaines avec la Chine.
Le Dow Jones a perdu 0,65%, l'indice Nasdaq a reculé de 0,47% et l'indice élargi S&P 500, de 0,63%.
"On observe un début d'inquiétude lié à l'activité de prêts (...) et la faiblesse se concentre autour des banques régionales", explique auprès de l'AFP Angelo Kourkafas, d'Edward Jones.
Zions Bancorporation a chuté (-13,14% à 46,93 dollars) après avoir annoncé une perte considérable liée à deux prêts sur sa filiale californienne.
Western Alliance a également glissé (-10,88% à 70,26 dollars) après avoir déclaré être confrontée à un emprunteur frauduleux.
Le reste du secteur financier, qui avait pourtant brillé en début de semaine grâce à de bons résultats trimestriels, a aussi terminé dans le rouge, à l'instar de Bank of America (-3,52%), JPMorgan Chase (-2,24%) ou encore Wells Fargo (-2,86%).
"Il est probablement trop tôt pour que cela s'étende à l'ensemble de l'économie (...) mais tant que nous n'aurons pas davantage de précisions, les marchés adopteront une approche prudente", souligne M. Kourkafas.
"Les investisseurs ont parfois tendance à tirer des conclusions hâtives", abonde auprès de l'AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.
La place américaine se montre également prudente face aux tensions commerciales entre Pékin et Washington "qui créent de nombreuses incertitudes", note Angelo Kourkafas.
Le ministre américain des Finances Scott Bessent a affirmé mercredi que, selon ses informations, Donald Trump comptait toujours rencontrer prochainement son homologue chinois. Mais le président américain semble souffler le chaud et le froid sur Pékin.
Dans le même temps, depuis le 1er octobre, les républicains de Donald Trump et l'opposition démocrate sont dans l'impasse au Congrès, incapables de s'entendre sur un nouveau budget.
L'Etat fédéral se trouve depuis lors en état de paralysie ("shutdown"), ce qui inquiète aussi les marchés, avance M. Kourkafas.
Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement à échéance dix ans des emprunts de l'Etat américain se détendait nettement, à 3,97% vers 20H30 GMT contre 4,03% la veille en clôture.
Le deux ans, plus sensible à la conjoncture économique, s'établissait à 3,41% contre 3,50%.
L'indice de volatilité Vix, surnommé indice de la peur, qui mesure la nervosité des investisseurs sur le marché, a quant à lui progressé de plus de 20%.
Côté entreprises, les investisseurs ont salué en début de séance les performances trimestrielles du géant taïwanais des semi-conducteurs TSMC, avant que le titre ne bascule dans le rouge (-1,56% à 299,97 dollars).
Le groupe a annoncé de nouveaux résultats trimestriels mirobolants, porté par la demande grandissante en puces pour l'intelligence artificielle (IA).
La compagnie aérienne américaine United Airlines a aussi terminé en berne (-5,63% à 98,19 dollars) malgré un chiffre d'affaires en progression au troisième trimestre grâce à une fréquentation soutenue.
Le directeur général de l'entreprise Scott Kirby, a averti jeudi qu'un prolongement de la crise budgétaire américaine pourrait diminuer la fréquentation dans l'aviation commerciale.
L'éditeur de logiciels américain Salesforce a été recherché (+3,94% à 245,89 dollars) après avoir annoncé qu'il prévoyait un chiffre d'affaires supérieur à 60 milliards de dollars en 2030, soit plus qu'anticipé par le marché.
Z.Garcia--PS