
Euro-2025: Elisa De Almeida, discrète mais de plus en plus précieuse

De nature discrète, préférant les siestes aux activités de groupe entre les entraînements, la latérale droite des Bleues Elisa De Almeida ose de plus en plus se projeter sur le terrain, tout en restant solide défensivement.
A 27 ans, la joueuse du Paris qui compte 45 sélections en équipe de France tient-elle la forme de sa vie ? Elle temporise. "Non je ne le sais pas, dit-elle, seul l'avenir nous le dira, j'essaie juste de donner le maximum (...). Je vais essayer de rester dans cette dynamique."
De Almeida, titulaire lors de la victoire face à l'Angleterre (2-1) et laissée au repos face au Pays de Galles (4-1) pour les débuts des Bleus à l'Euro, dispute en Suisse sa troisième grande compétition internationale après la Coupe du monde 2023 en Australie, qu'elle avait abordée diminuée par des blessures à un mollet et aux adducteurs, et les Jeux de Paris-2024 l'été dernier.
Elle affirme avoir pris depuis "de l'expérience et de la confiance".
Pour les autres progrès ? "Je vous laisse répondre à ma place", a-t-elle dit vendredi, à deux jours du choc face aux Pays-Bas, vainqueurs de l'Euro en 2017, contre qui un nul suffira pour accéder aux quarts de finale du tournoi.
"Avec les gens autour de moi, j'ai essayé de faire un travail qui me permet de mieux m'exprimer sur un terrain, de plus oser faire des choses", déclarait-elle à l'AFP en janvier dernier, avant de préciser: "Aller apporter offensivement quand je suis placée à droite, lors de mes duels quand je suis dans l'axe."
L'évolution de son jeu est perceptible aussi bien au PSG, où elle a signé en 2021, qu'en équipe de France, où elle donne de la voix et de l'assurance sur le terrain. En club, elle alterne entre la défense centrale et le couloir droit, tandis que Laurent Bonadei, le sélectionneur, la fait jouer uniquement au poste de latérale droite.
"Il a un peu oublié (l'axe)", constatait-elle vendredi en souriant, alors qu'elle aimerait bien rejouer en charnière centrale.
- Connexion avec Cascarino -
La timide De Almeida, l'une des plus anciennes au PSG, s'est muée naturellement en cadre à Paris mais pas encore totalement chez les Bleues: "C'est plus facile pour moi aujourd'hui de m'exprimer auprès de mes coéquipières", confiait-elle quand même à l'AFP en début d'année.
Discrète en dehors des terrains, préférant la sieste aux parties de belotte, de Uno ou de basket qui s'improvisent pendant les temps morts en Suisse, la défenseuse a toute sa place dans le groupe. Proche des Parisiennes Sakina Karchaoui, Grace Geyoro et Griedge Mbock, elle entretient aussi de bons liens avec la gardienne Constance Picaud (Fleury) et l'attaquante Kelly Gago (Everton, dans le championnat anglais).
"C'est une personne avec un grand coeur", décrivait cette dernière vendredi. "J'apprécie beaucoup sa franchise, son honnêteté, sa combativité et qu'elle ne lâche rien sur le terrain. Cela nous pousse à nous surpasser, j'en apprends d'elle tous les jours", poursuit celle qui la côtoyait déjà dans les sélections jeunes il y a dix ans.
Samedi dernier, lors de l'entrée en lice de l'équipe de France face aux Anglaises championnes d'Europe en titre, De Almeida a été l'une des meilleures Bleues pendant les 80 minutes qu'elle a passées sur le terrain, muselant l'attaquante Lauren Hemp et faisant parler son physique dans les duels.
Dans son couloir droit, elle a aussi été décisive offensivement, à l'image de l'action du premier but où elle a lancé Delphine Cascarino, qui a servi Marie-Antoinette Katoto.
Sa connexion avec Cascarino a été particulièrement remarquée, mais aussi avec Kadidiatou Diani en seconde période: "C'est simple de jouer avec des joueuses de ce calibre, ce sont des joueuses avec qui j'ai beaucoup joué et avec qui je parle beaucoup", a-t-elle détaillé vendredi.
Mercredi contre le Pays de Galles, Laurent Bonadei l'a fait souffler car le match initial contre les championnes d'Europe en titre avait été intense, a reconnu la Parisienne, qui sera au meilleur de sa forme dimanche contre les "Oranje".
D.Gautier--PS