
Tennis: Alcaraz écoeure Sinner à Rome sur la route de Roland-Garros

A une semaine de Roland-Garros (25 mai-8 juin), Carlos Alcaraz a confirmé dimanche qu'il serait bien l'homme à battre sur la terre battue parisienne après son succès face au N.1 mondial Jannik Sinner en finale du Masters 1000 de Rome.
Deux ans après sa première et jusque-là unique apparition au Foro Italico, écourtée après seulement deux matches, Alcaraz qui va passer de la 3e à la 2e place mondiale lundi, est allé cette fois jusqu'au bout.
Sans toujours bien jouer mais avec l'assurance de celui qui n'a perdu que deux matches, pour 27 victoires, sur sa surface de prédilection depuis un an.
Au terme d'une finale largement décevante conclue 7-6 (7/5), 6-1, l'Espagnol s'est adjugé à 22 ans le 19e titre de sa carrière, le troisième cette année, en brisant le rêve de Sinner et du tennis italien.
Le N.1 mondial pouvait en effet devenir le premier Italien à remporter les Internationaux d'Italie depuis Adriano Panatta en 1976. Il pouvait aussi frapper les esprits en s'imposant dès la fin de sa suspension de trois mois en vertu d'un accord conclu avec l'Agence mondiale antidopage (AMA) après deux contrôles positifs attribués à une contamination accidentelle.
- Fin de série pour Sinner -
Pourtant poussé par les 10.800 spectateurs du Campo centrale, l'Italien n'a pas trouvé la solution et a subi sa première défaite depuis octobre 2024 (sa quatrième de suite face à Alcaraz), alors qu'il restait sur une série de 26 succès consécutifs, la plus longue de sa carrière.
Dans la première manche où les deux joueurs ont multiplié les fautes directes (23 pour Sinner, 22 pour Alcaraz), Sinner s'est pourtant offert deux balles de set sur le service d'Alcaraz à 6-5 15-40, mais l'Espagnol les a repoussés sans trembler. Et dans le jeu décisif, il a fait d'entrée la différence pour mener 3-0 avant d'empocher la première manche en une heure et dix minutes de jeu.
Dans le deuxième set, "Carlitos", beaucoup plus incisif, a assommé d'entrée son adversaire, visiblement touché au moral, avec un double break pour mener 4-0 et s'imposer sur sa troisième balle de match devant un Central incrédule.
"Battre Jannik en finale et gagner à Rome, cela donne bien sûr beaucoup de confiance dans la perspective de Paris", a déclaré Alcaraz.
"Comme je le dis souvent, une finale, cela ne se joue pas, cela se gagne, je suis bien sûr très, très content" a-t-il ajouté, avant de rendre hommage à son adversaire qu'il est "très content de revoir sur le circuit" et qui a réussi "quelque chose de fou en arrivant en finale pour son retour".
- "J'aurais signé pour ce résultat" -
Malgré ce revers, Sinner se présentera à Roland-Garros en prétendant au titre sur une surface qui n'a pas ses préférences et où il avait atteint le dernier carré en 2024, battu par Alcaraz.
Alors qu'il espérait initialement remporter "un ou deux matches" à Rome, le natif du Haut-Adige, cette région germanophone du nord-est de l'Italie, a marqué les esprits, notamment avec sa démonstration en quarts de finale contre le Norvégien Casper Ruud (7e mondial) balayé 6-0, 6-1.
"J'ai donné tout ce que j'avais dans cette finale, je suis bien sûr déçu mais j'aurais signé pour ce résultat avant le début du tournoi. Les trois mois (de suspension) n'ont pas toujours été faciles, on peut être fier de nous", a déclaré l'Italien lors de la cérémonie protocolaire.
"Tu seras sûrement l'homme à battre, tu es clairement le joueur le plus fort actuellement", a-t-il lancé à son vainqueur.
Même si Sinner a fini son séjour romain sur une défaite, le tennis italien vit un âge d'or sans précédent. L'Italie a remporté deux des quatre titres en jeu à Rome, dont un rarissime doublé grâce à Jasmine Paolini, sacrée en double avec sa compatriote Sara Errani dimanche au lendemain de sa victoire en simple face à l'Américaine Coco Gauff.
A.Martin--PS