Retraites: la CGT appelle les députés à "modifier la copie" avant le vote
La CGT demande aux députés qui se prononceront sur la suspension de la réforme des retraites de "modifier leur copie" avant de voter pour obtenir "un blocage de la réforme pour toutes les générations", a déclaré mercredi sa secrétaire générale Sophie Binet.
Mme Binet a par ailleurs confirmé, au micro de RMC/BFMTV, un appel à la grève et la manifestation le 2 décembre contre un budget qui "reste catastrophique".
"Le 2 décembre prochain, on sera dans la séquence décisive pour la discussion sur ce budget", a expliqué la cheffe de file de la CGT. Solidaires et la FSU ont également appelé à la mobilisation lors de cette journée.
Exigée par les socialistes pour ne pas censurer le gouvernement Lecornu, la suspension de la réforme des retraites est enfin débattue mercredi à l'Assemblée et devrait être approuvée en première lecture, même si les échanges s'annoncent houleux à gauche.
"Nous demandons" aux députés "de modifier la copie", a affirmé Mme Binet.
"Aujourd'hui, c'est un décalage de la réforme des retraites qui est proposé au vote, c'est-à-dire que les 64 ans, au lieu de s'appliquer à la génération 1968, vont s'appliquer à la génération née en 1969", a expliqué Sophie Binet.
Contrairement à la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon qui a appelé mardi les députés à voter la suspension de la réforme des retraites, "nous ne donnons pas de consigne de vote aux députés", a-t-elle encore dit.
Afin d'assurer le vote de la mesure notamment par les députés socialistes, le gouvernement a déposé mercredi matin un amendement élargissant le bénéfice de la suspension de la réforme de 2023 aux carrières longues des personnes ayant commencé à travailler tôt et qui peuvent partir avant l'âge légal.
"C'est très important de réintégrer les salariés en carrière longue parce que c'était 20% des salariés qui étaient exclus du décalage", a estimé la numéro un de la CGT, qui a qualifié la suspension de la réforme de "brèche dans un totem du macronisme".
Le 2 décembre, "il faut absolument que les travailleuses et les travailleurs soient de la partie pour que le débat budgétaire soit sous la pression de la mobilisation, pour qu'on puisse gagner l'enterrement de toutes les catastrophes de ce budget", a-t-elle jugé.
Selon elle, il n'y a notamment "jamais eu un budget pour les hôpitaux aussi catastrophique que celui qui est proposé aujourd'hui".
N.David--PS