
Bourse de Paris: l'indice CAC 40 atteint un nouveau record

L'indice vedette de la Bourse de Paris a atteint mardi un nouveau sommet historique, profitant du recul de l'incertitude politique en France, d'une baisse des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, et de résultats d'entreprises favorables.
Le CAC 40 a dépassé son précédent sommet, qui datait du 10 mai 2024, et affiche désormais un nouveau record absolu à 8.271,48 points.
L'indice phare parisien a également atteint un nouveau sommet historique en clôture à 8.258,86 points, balayant son record précédant du 15 mai 2024.
La hausse de l'indice est notamment liée à la période de publication des résultats d'entreprises qui est meilleure "que ce que l'on avait imaginé", explique Guillaume Chaloin, directeur de la gestion actions de Delubac AM.
Les périodes de ce type sont propices aux records en Bourse car c'est le moment "où l'on va avoir les plus grosses amplitudes de mouvement après les annonces" des sociétés cotées, poursuit-il.
Les actions d'Edenred, la société de services prépayés qui commercialise notamment les Tickets restaurant, se sont envolées de 19,64%, après avoir publié mardi des ventes meilleures qu'attendu au troisième trimestre.
La semaine passée, le poids lourd du luxe LVMH avait mené la danse à la cote parisienne en s'envolant de 12,22% mercredi grâce au retour des clients en Chine et une légère reprise des ventes de champagne.
"LVMH a rassuré dans un secteur déconsidéré par les investisseurs", explique Vincent Juvyns, stratégiste chez ING.
- Détente du risque politique -
Les investisseurs se montrent également soulagés face à l'apaisement du risque politique en France, après que le Premier ministre a échappé à la censure en échange de sa promesse de suspendre la réforme des retraites.
"A court terme, pour les investisseurs, mieux vaut (une suspension) qu'une pagaille politique", estime Alexandre Baradez, responsable de l'analyse marché à IG France.
"Le sujet de la dissolution s'éloigne", souligne Guillaume Chaloin. Et pour les investisseurs étrangers, cela signifie "une certaine forme de retour à la visibilité" dans le pays.
Les marchés avaient imaginé "un scénario assez extrême, assez noir" d'instabilité politique, et "le simple fait de revenir quelques pas en arrière fait que l'on libère de l'optimisme" pour l'indice vedette parisien, poursuit-il.
Enfin, Alexandre Baradez note par ailleurs une "petite détente dans les propos de Donald Trump face à la Chine", dans un contexte où les menaces douanières du président américain contre Pékin avaient jeté un froid sur les marchés d'actions en Europe comme outre-Atlantique.
La politique commerciale ou la géopolitique influent sur l'indice vedette parisien, composé en grande partie de multinationales qui réalisent une large part de leur chiffre d'affaires à l'étranger.
- Phénomène de "rattrapage" -
Guillaume Chaloin note également que malgré des niveaux record, l'indice CAC 40, qui gagne près de 12% depuis le 1er janvier, "fait partie des indices en retard" face à ses homologues européens ou américains.
Ainsi, le Dax de Francfort s'affiche en hausse de plus de 22% depuis le début de l'année. L'indice paneuropéen Euro Stoxx 50, qui regroupe les 50 plus grosses capitalisations boursières de la zone euro, avance de plus de 16% sur l'année. Outre-Atlantique, l'indice Nasdaq prend environ 19% depuis janvier et le S&P 500 environ 15%.
Le CAC 40 profite d'un phénomène saisonnier de "rattrapage", qui a habituellement lieu vers la fin de l'année. Les investisseurs vont prendre des bénéfices sur les actifs ou indices qui ont affiché des performances particulièrement fortes sur l'année, et "vont réinvestir ces flux sur des titres où on estime qu'ils ont beaucoup plus de potentiel de hausse", explique Guillaume Chaloin.
Le CAC 40 avait souffert depuis la dissolution de l'Assemblée nationale en juin 2024, conduisant à une longue période d'instabilité politique et de méfiance des investisseurs, souligne Alexandre Baradez, ce qui l'avait ainsi placé comme le candidat idéal pour un rebond.
Z.Garcia--PS