
Vives condamnations après les propos contre Israël de rappeurs au festival de Glastonbury

Le gouvernement britannique et les organisateurs du festival de Glastonbury ont fermement condamné dimanche les propos anti-israéliens proférés la veille sur scène par le duo de rappeurs britanniques Bob Vylan et sur lesquels la police enquête.
Samedi, tandis qu'ils se produisaient sur la scène West Holts du festival, l'un des deux membres de Bob Vylan a appelé la foule à scander "Mort, mort aux IDF !", les forces de défense israéliennes.
Leur concert était retransmis en direct par la BBC sur sa plateforme dédiée au festival.
La police a déclaré sur X qu'elle examinait les vidéos de leur performance "pour déterminer si des infractions ont pu être commises requérant l'ouverture d'une enquête criminelle".
"C'était affreux, pour être honnête, et je pense que la BBC et Glastonbury doivent expliquer comment nous avons pu assister à un tel spectacle sur nos écrans", a déclaré dimanche le ministre de la Santé Wes Streeting sur Sky News.
Face à la polémique, les organisateurs du festival ont également condamné ces propos dimanche.
"Nous sommes consternés (...), leurs slogans ont largement dépassé les bornes (...). Il n'y a pas de place à Glastonbury pour l'antisémitisme, les discours de haine ou l'incitation à la violence", a réagi le festival sur les réseaux sociaux dimanche.
L'ambassade d'Israël avait plus tôt dénoncé sur X "la rhétorique de haine et incendiaire" à laquelle il a été recouru pendant le festival, dénonçant "la normalisation d'un langage extrémiste et de glorification de la violence".
"Je ne suis pas sûr d'être d'accord", avec les mots choisis par Bob Vylan "mais je pense sans aucun doute que remettre en cause ce qui se passe là-bas (à Gaza) est juste", a affirmé à l'AFP Joe McCabe, un festivalier de 31 ans rencontré dimanche.
"Les célébrités devraient utiliser leur voix d'une bonne manière mais je pense qu'il y a une limite, on ne peut pas être aussi agressif", a estimé Maria Philpott, une autre festivalière, âgée de 26 ans.
- "Profondément offensants" -
Cette édition du festival était scrutée du fait de la présence du groupe de rap nord-irlandais Kneecap, dont l'un des trois membres, Liam O'Hanna, a été inculpé d'"infraction terroriste" pour avoir arboré en concert un drapeau du Hezbollah.
Montés sur scène peu après Bob Vylan, ils ont accusé Israël d'être un Etat "criminel de guerre", réitéré leur soutien aux Palestiniens, scandant à plusieurs reprises "Free Palestine !" et appelant la foule à reprendre des insultes à l'encontre du Premier ministre travailliste britannique Keir Starmer.
De nombreux spectateurs brandissaient des drapeaux palestiniens dans le public de ce festival particulièrement populaire, qui avait attiré plus de 200.000 personnes en 2024.
Avant leur prestation, Keir Starmer avait estimé qu'il n'était pas "approprié" que Kneecap se produise au festival.
"Les personnes qui n'aiment pas la politique de l'événement peuvent aller ailleurs", avait défendu Michael Eavis, cofondateur du festival du Somerset (sud-ouest de l'Angleterre), dans un article paru dans un journal gratuit destiné aux festivaliers.
Face aux pressions, la BBC avait fait savoir que leur performance ne serait pas diffusée en direct. Des extraits sont en revanche disponibles sur sa plateforme.
Un porte-parole du ministère de la Culture a souligné que la ministre, Lisa Nandy avait parlé au directeur général de la BBC au sujet du concert de Bob Vylan.
De son côté, la BBC a reconnu que certains propos tenus par le duo était "profondément offensants" et que leur concert ne serait pas accessible sur ses plateformes.
Interrogé sur la réaction de l'ambassade israélienne, le ministre de la Santé Wes Streeting a appelé l'ambassade à "balayer devant sa porte" et à "prendre davantage au sérieux la violence de ses propres citoyens contre les Palestiniens", évoquant notamment les violences de colons israéliens en Cisjordanie.
Il a également dénoncé la situation humanitaire dans la bande de Gaza, du fait des représailles militaires israéliennes à la suite de l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sud d'Israël.
F.Richard--PS