
Entretien Trump-Ramaphosa: l'Afrique du Sud appelle Washington à cesser sa "désinformation" sur la "persécution" des blancs

Il va être difficile aux Etats-Unis de continuer à prétendre que les blancs sont perspécutés en Afrique du Sud, a souligné mardi Pretoria, en appelant Washington à cesser cette "désinformation", à la veille d'un entretien entre le président Cyril Ramaphosa et Donald Trump à Washington.
Les relations bilatérales entre les deux pays sont au plus bas, Washington continuant, sans preuves tangibles, à affirmer que les blancs sont victimes d'un "génocide" en Afrique du Sud sous le gouvernement de Ramaphosa.
"Nous devons réinitialiser les relations... mais plus important encore, aplanir les problèmes qui peuvent exister, même si certains d'entre eux sont fondés sur la désinformation", a déclaré le porte-parole de la présidence sud-africaine, Vincent Magwenya, à la radio 702.
Les Etats-Unis ont accueilli le 12 mai un premier groupe d'environ 50 membres de la minorité afrikaner, descendants des colons européens, après que Donald Trump les a appelés à quitter leur pays et à trouver refuge aux Etats-Unis.
Si ce programme de réinstallation se poursuit, l'Afrique du Sud "s'en offusquera", a prévenu M. Magwenya. "En tant que gouvernement, nous ne pouvons pas empêcher les gens de partir, mais nous exprimerons notre mécontentement à l'égard de ceux qui partent sous de faux prétextes et [...] sous le couvert de choses qui ne se passent pas dans notre pays", a-t-il déclaré.
"Il va être difficile pour l'administration Trump de soutenir qu'il y a un soi-disant +génocide+ en Afrique du Sud", car ils vont devoir "étayer ces affirmations", a-t-il déclaré, en estimant au passage "absolument impossible que l'administration Trump ne sache pas que ce qu'elle propage est faux".
Arrivé lundi à Washington, Cyril Ramaphosa espère y "raviver" sa relation avec les Etats-Unis. Outre un prétendu "génocide" visant les afrikaners, Washington reproche à Pretoria la plainte sud-africaine pour génocide visant Israël devant la Cour internationale de justice (CIJ).
Face aux groupes de pression afrikaners de droite qui ont affirmé que des agriculteurs afrikaners étaient victimes d'assassinats ciblés, le gouvernement répond que rien ne vient étayer ces accusations.
Selon la police locale, la plupart des victimes du taux d'homicide élevé en Afrique du Sud sont de jeunes hommes noirs vivant dans les zones urbaines.
Lors de cette visite, Pretoria cherchera en priorité à maintenir ses relations commerciales avec les États-Unis, notamment ses exportations, a rapppelé M. Magwenya. Les États-Unis sont le deuxième partenaire commercial de Pretoria derrière la Chine.
L'Afrique du Sud ne retirera toutefois pas sa plainte contre Israël devant la Cour internationale de justice (CIJ) et n'annulera pas les lois destinées à donner plus de pouvoir aux Sud-Africains noirs pour corriger les inégalités héritées de l'apartheid, a souligné M. Magwenya.
C.Blanc--PS