En Arabie saoudien, Trump promet de repartir avec de "nombreux chèques"
Donald Trump a vanté mardi les gros contrats attendus lors de sa visite en Arabie saoudite, où il a été reçu en grande pompe par le prince héritier et dirigeant de facto du royaume, dans le cadre d'une tournée dans le Golfe.
"Les plus grands chefs d'entreprise du monde sont ici aujourd'hui et ils vont repartir avec de nombreux chèques", a déclaré le président américain à l'ouverture des discussions officielles entre les deux pays au palais royal à Ryad.
Aux "États-Unis, c'est probablement de deux millions d'emplois dont nous parlons", a-t-il ajouté, en soulignant son entente avec le prince Mohammed ben Salmane, qui l'a accueilli en personne à son arrivée, après avoir fait escorter "Air Force One" par plusieurs avions de combat F-15 saoudiens pendant son approche.
"Je pense vraiment que nous nous apprécions beaucoup", a insisté M.Trump.
Les deux hommes, tous sourires et visiblement à l'aise, s'étaient retrouvés après l'aéroport au fastueux palais royal pour une longue cérémonie de salutation des membres des deux délégations, suivie d'un déjeuner.
Le président américain est accompagné des principaux membres de son cabinet ainsi que des grands patrons américains, notamment son conseiller Elon Musk vu dans un rare costume, en train de discuter avec le prince.
Il se rendra par la suite au Qatar et dans les Emirats arabes unis.
Si l'on excepte un aller-retour à Rome pour les funérailles du pape François, il s'agit du premier déplacement majeur à l'étranger depuis le début du second mandat.
- Frénésie diplomatique -
Huit ans plus tôt, Donald Trump avait déjà choisi le royaume saoudien pour son premier voyage international.
La décision de faire passer à nouveau les riches monarchies pétrolières et gazières du Golfe avant ses alliés occidentaux reflète leur rôle géopolitique croissant et leur immense potentiel économique.
La tournée devrait être marquée par des annonces de contrats mirobolants, de la défense à l'aviation, en passant par l'énergie ou l'intelligence artificielle.
Une perspective bienvenue pour le président américain, qui peine à convaincre ses concitoyens du bien fondé de sa politique économique "L'Amérique d'abord".
En janvier, Mohammed ben Salmane, s'était engagé à injecter 600 milliards de dollars aux Etats-Unis, un chiffre que Donald Trump, adepte d'une diplomatie transactionnelle, lui a demandé de porter jusqu'au montant faramineux de 1.000 milliards.
Mardi, tous deux participent à Ryad à un forum économique où doivent être signés certains des accords promis.
Mais le républicain, qui se flatte de maîtriser l'art du "deal" diplomatique autant qu'économique, devra bien évidemment aborder avec tous ses hôtes les grands sujets régionaux.
Ainsi l'Iran, avec qui les Américains mènent des négociations sur le nucléaire, face à des pays du Golfe désormais mieux disposés face à cette démarche.
- Cadeau qatari -
Mais aussi Gaza, où la situation humanitaire ne cesse d'empirer.
Le président américain s'est entretenu mardi avec Edan Alexander, libéré la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a fait savoir sur X l'émissaire spécial pour la région, Steve Witkoff.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a toutefois prévenu que l'armée israélienne entrerait "avec toute (sa) force" dans la bande de Gaza dans les jours à venir.
Dans ce contexte, la normalisation des relations de l'Arabie saoudite avec Israël, un projet un temps cher à Donald Trump, semble exclue de l'agenda.
Ryad assure en effet qu'aucun progrès n'est envisageable sans l'établissement d'un Etat palestinien, une perspective plus lointaine que jamais.
Washington a également conclu un accord de cessez-le-feu avec les rebelles houthis au Yémen.
Avant même d'avoir atterri dans le Golfe, Donald Trump s'est attiré de vives critiques de l'opposition aux Etats-Unis, qui lui reproche d'avoir accepté un Boeing 747-8 offert par la famille royale du Qatar pour remplacer au moins provisoirement son , et pour l'utiliser après son mandat.
Le président américain a répliqué que l'avion était un "cadeau temporaire".
A.Martin--PS