
Wall Street termine en ordre dispersé, entre budget américain et indicateurs

Wall Street a clôturé sans direction claire mardi, digérant l'adoption par le Sénat américain de la loi budgétaire de Donald Trump, tout en accueillant une nouvelle salve de données économiques.
Le Dow Jones a gagné 0,91% tandis que l'indice Nasdaq a perdu 0,82% et l'indice élargi S&P 500, 0,11%.
Le marché "se concentre sur le passage de la grande loi budgétaire" de Donald Trump, commente pour l'AFP Peter Cardillo, de Spartan Capital Securities.
Le président américain a glané mardi une importante victoire législative avec l'adoption de justesse au Sénat américain de son projet de loi budgétaire de plusieurs milliers de milliards de dollars, qui comprend des crédits d'impôt massifs, mais aussi de vastes coupes dans la santé.
"Il y aurait des réductions d'impôts pour les entreprises (...) mais cela représente aussi une menace pour le déficit: il y a donc un côté négatif et un côté positif" pour le marché, explique M. Cardillo.
Le Bureau budgétaire du Congrès, chargé d'évaluer de manière non partisane l'impact des projets de loi sur les finances publiques, estime que le texte augmenterait la dette de plus de 3.000 milliards de dollars d'ici 2034.
Ailleurs, sur le plan commercial, "des accords sont susceptibles de se concrétiser au cours des cinq à six prochaines semaines", estime M. Cardillo.
Les investisseurs scrutent avec attention les discussions que mène actuellement Washington avec de nombreux pays, afin d'éviter la mise en place des droits de douane massifs promis par Donald Trump, mais qu'il a pour le moment suspendus jusqu'au 9 juillet.
Côté indicateurs, les investisseurs se sont tournés vers la publication de l'indice ISM, qui mesure l'activité dans les services aux Etats-Unis, ressorti légèrement supérieur aux prévisions du marché.
Autre publication, celle du rapport JOLTS du ministère américain du Travail, qui a été "un élément positif dans les données du jour", selon Bill Adams, de Comerica Banks, avec une hausse des offres.
Le marché de l'emploi étant une préoccupation de la banque centrale américaine (Fed), sa faiblesse pourrait motiver des baisses de taux et à l'inverse, sa résilience pousse l'institution monétaire à maintenir ses taux directeurs au niveau élevé auquel ils sont depuis plusieurs mois.
Les investisseurs attendent désormais l'enquête ADP sur les créations d'emplois dans le secteur privé en juin et le rapport du ministère du Travail sur l'emploi en juin.
Sur le marché obligataire, le rendement de l'emprunt américain à dix ans évoluait à 4,25% vers 20H15 GMT, contre 4,23% à la clôture lundi.
Ailleurs à la cote, les analystes de Briefing.com ont observé "une certaine rotation au détriment des actions de grande capitalisation" du secteur technologique "et au profit (...) des petites et moyennes capitalisations" du Dow Jones.
Le spécialiste des véhicules électriques Tesla a reculé (-5,34% à 300,71 dollars) après une nouvelle brouille entre son patron Elon Musk et Donald Trump au sujet de la politique budgétaire des Etats-Unis.
Après cette nouvelle dispute, "les investisseurs craignent que l'administration Trump ne se montre plus dure et surveille de près les dépenses du gouvernement américain liées à Tesla/SpaceX", indique dans une note Daniel Ives, de Wedbush Securities.
Les constructeurs automobiles Ford (+4,52% à 11,35 dollars) et General Motors (+5,73% à 52,03 dollars) ont brillé après avoir enregistré une forte croissance de leurs ventes au deuxième trimestre aux Etats-Unis, les consommateurs hâtant leurs achats avant l'entrée en vigueur des droits de douane.
Seul Toyota a terminé dans le rouge (-0,42% à 171,54 dollars), avec des ventes quasiment stables en juin sur un an (+0,1%) mais en hausse sur le trimestre.
M.Michel--PS